A TA RECHERCHE ...

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I.

Ne plus rien voir. Ne plus rien ressentir. Dans le noir. Être seul. Le cœur qui se serre. La peur qui nous englobe, nous fait paniquer, nous oppresse. Perdre ses moyens. Manquer d'air. Le temps nous écrase. La vie s'écoule sans que l'on ne puisse y retenir le flot. Je t'ai aimé. Je ne pourrais à jamais me passer de toi. Je t'aime encore. Mais à présent, je t'ai perdu. Perdre ses moyens face à une chose aussi dérisoire que l'Amour. Ne plus être soi – même, quand elle n'est plus là. Alors on ferme les yeux pour tenter d'oublier. Pour tenter de vivre sans elle. A chaque fois qu'on risque sa vie. C'est pour elle. A chaque fois qu'on dort. Elle revient nous hanter. Fantôme du passé. Erreur du présent. Sans projet futur. Je n'aurais qu'une seule phrase à te dire.



Tu me manques.






Le réveil sonne. L'ombre de son rêve s'éteint au fond de ses prunelles ébènes. Le bien – être d'une nuit de sommeil s'évapore, comme les vestiges d'un rêve doux et tentateur qui lui avait manqué. Il ouvre les yeux. Fixant le plafond avec des frissons diablement destructeurs dans le corps. Il se retint, de faire quoi au juste ? De vivre ? De mourir ? Abattant les poings sur le matelas, Devon se redresse d'un bond. Il est hors de question de se laisser abattre pour si peu. Il est dans cette nouvelle école. Il a juste besoin de se ressaisir. Pour aujourd'hui c'est visite des lieux. Il prendra son temps, autant qu'il le faudra pour redevenir ce qu'il a été avant. Ce n'est pas le Destin qui allait décider à sa place quand même ?




Devon : « Il faut te secouer ! »




Sa propre voix lui parut désagréable tendu. Plus rauque et encore endormi, il jeta les draps par dessus sa couche, et jeta ses jambes sur le côté pour s'assoir au bord. Il était dans cette nouvelle école, écurie ou tout ce qu'on pouvait appeler ça. Il avait envie de reprendre une vie basée uniquement sur les chevaux. Il allait commencer dés à présent. Rien de tel qu'une visite des environs et la découverte de son cheval de monte pour le mois, pour bien commencer. A ce qu'il avait su, c'était un paint horse pie alezan du nom de Quobal. Pour le reste, cela allait être une découverte au moment de voir la bête. Pour cela il devrait déjà penser à s'habiller. Puis à se laver. L'odeur venait vraiment de lui ? Faut croire. Quittant le confort de ses draps, il avança à tâtons jusqu'à la salle d'eau à côté, l'appartement qu'il avait prit non loin du haras était un petit duplex. La chambre et la salle de bain en haut. En bas, après quelques marches d'escalier, on tombait sur le salon, avec la porte d'entrée, et plus au fond, séparé par un comptoir épais de l'ancienne époque, ce qu'il l'avait fait craquer, la cuisine. C'était petit. Suffisant pour un homme. Il n'avait pas besoin de plus. L'eau finit de le réveiller, il n'en eut que pour quelques secondes avant de rejoindre son placard et de farfouiller à l'intérieur pour trouver quelques vêtements. Pas la peine de s'habiller convenablement. Pour un premier jour, on l'accepterait comme il faudrait. Une chemise noire ouverte sur le torse pour laisser voir un triangle de chair de son torse imberbe. Un jean délavé, resserrait sur la taille par une ceinture à la boucle dorée. Un prix qu'il avait gagné lors d'un rodéo. Il en gardait aussi une séquelle monstre sur la jambe droite, où une épaisse cicatrice remontait de la cheville jusqu'à l'arrière du genou. Fracture ouverte. Cela ne pardonnait pas. La cicatrice fut masqué par le tissu. Il enfonça ses pieds dans des bottes de cow – boy noir, une paire d'éperons à roulette brillant sous la lumière crue de la lucarne de la chambre.




Devon : « Lai ! »




Il s'élança dans les escaliers, ne prit pas la peine de prendre un café, il s'en achèterait un en route s'il avait le temps et l'envie. Une veste en cuir légère noire, les clés de sa yamaha, le casque de moto, et il sortir de l'appartement.








La pâture était en retrait. Il gara la moto sur le bord de la clôture, le soleil était déjà présent et on crevait de chaud. Il plaça la Yamaha sur sa béquille centrale, éteignant le moteur pour ne pas consommer d'essence plus que ça. Les chevaux étaient encore là pour certains. Un paint horse se détachant du lot. Il était accompagné par un quarter horse doré, partageant leur espace en parfaite communauté. Devon resta sur le siège de sa bécane, retirant précautionneusement son casque pour le bloquer à la fourche. Intrigués, les chevaux n'osaient pas l'approcher. Tant pis, pour aujourd'hui, il voulait simplement le voir. Au fond du pré, il se tenait bien droit, le museau en l'air, l'encolure droite. Sur sa robe les reflets de la lumière jouaient sur les ombres rendant son poils plus roux que marron. Sa crinière bicolore ondulait à chacun de ses mouvements. Ses muscles roulaient sous sa chair. Il était beau. Ça il n'y avait pas à dire. De plus, il lui rappelait l'une de ses montures de rodéo à l'époque. Une belle bête qui l'avait chargé juste après avoir tenu les huit secondes obligatoire. Bon certes, cette fois – ci, Quobal était censé être déjà débourré pour supporter l'homme. Avec son arrivée dans les lieux, il allait plutôt travaillé sur le Pole Bending, le Barrel Race, voir peut – être le Reining, s'il se sentait l'âme un peu plus technique.

Quittant sa moto, il s'approcha de la barrière prenant appuie dessus avec les coudes. Il siffla longuement pour attirer l'attention des montures. Même le doré n'osa pas relever la tête. Il n'y eut que Quobal pour tourner la tête dans sa direction. Leurs regards se croisèrent et même si éloigné, Devon sentit quelque chose lui déchirait le cœur en deux. Il y avait tellement d'expression dans ces prunelles marrons. Une sensation tellement humaine, que l'asiatique en fut secoué. Il ne s'était pas attendu à ça … Le paint horse resta en retrait. En l'appelant, il ne faisait que rester aussi immobile qu'une statue. Seul le vent trahissait sa stabilité, en faisant danser ses crins autour de lui.




Devon : « Ok … Tu ne veux pas venir ? Tant pis pour toi. »




Il n'allait pas rester éternellement devant cette clôture. Autant rentrer à l'écurie, essayer de ranger ses affaires, puis quelques bricoles comme ça … Peut – être même rencontrer du monde ? Ce cheval ? Il aurait largement le temps de le monter plus tard. Du moins … Si le cœur lui en disait. Car au fond de lui, cela faisait bien longtemps qu'il n'était pas monter autrement que lors des épreuves de Bull Riding ou Bareback Bronc Riding. Alors cela allait lui faire tout chose quand il allait enfin se décider à poser le cul sur la selle. Reprenant le contrôle de son corps, Devon se recula pour rejoindre sa moto, coinçant le casque sur l'une des manches, pour pouvoir le prendre sans mal. Un coup de talon fort sur l'embrayage pour faire démarrer le moteur, et il s'éloigna au pas, sur le sentier pour rejoindre le fort un peu plus en avant.

La vie n'est jamais facile. Elle fait toujours en sorte d'être compliqué pour que l'on ne s'ennuie jamais. Il y aura toujours un problème à jour. Pour une fois... Devon priait pour le contraire. Il n'avait pas envie que les erreurs du passé ne reviennent le hanter et que l'histoire se répète …

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