A TA RECHERCHE ...

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II.

Ne jamais être seul. C'est une supplication enfantine. Tout le monde a peur de se retrouver seul au monde. Personne ne peut vraiment se complaire dans la solitude. On a besoin des autres, du monde pour nous aider à nous épanouir. Sauf que cette envie d'être avec quelqu'un, s'efface quand on a trouvé la personne qu'il nous faut. La personne pour qui nous devons nous battre, auquel on donnerait plus que sa propre vie pour passer une seconde de plus à ses côtés. Et quand cette personne s'en va ? On se sent tellement vide, que rien ne peut alors complet le manque. La plus douce des tortures, reste celle de l'Amour. On souffre, mais on cherche à souffrir. On fait tout pour souffrir.



C'est ça … D'être Humain.






Quobal … Voilà le paint horse en face de lui. Animal imposant avec son corps compact, tout de muscles. Des jarrets puissants sur des pattes courtes. Un dos droit et une croupe inclinée. Une silhouette faite pour la vitesse. Faite pour le travail. Il avait déjà une selle de western en cuir havane sur le dos, les deux sangles serraient son ventre pour garder l'harnachement lourd immobile. Une bride à mort western avec un frontal à une oreille. Le cliquetis de la bouclerie en laiton le fit relever la tête de son observation.




Devon : « Alors c'est toi. »




Sa monture. Sa nouvelle monture. Brave bête à l'effigie de ses montures apaches. Il bloquait le pied entre une main, les rênes dans l'autre, et avec impulsion et un brin d'élan, il se hissa en selle sans aucun mal. L'animal se mit au pas, son allure était rasante, très près du sol, mais impulsif. Une propulsion en avant qu'on ressentait surtout grâce à l'élongation de ses postérieurs. Chaque foulée était le pas d'une danse que Devon avait apprit dans sa jeunesse. Droite … Gauche … On tourne. Un large cercle pour l'avoir en main. Les doigts au bout des rênes, les tenant dans une seule main comme le voulait la pratique. Ses éperons scintillèrent au soleil. Quobal ralentit, Devon lui demanda de se remettre en avant. Une pression de mollet. Une main qui se tend. Les rênes lâches permettaient au cheval de travailler vers le bas, le museau vers le sol.

Pour une première impression cela commençait plutôt bien. Pas de difficulté à le mettre au boulot. Une allure confortable, rendu de telle sorte, grâce à son dos large et droit et surtout au cuir de la selle. Malgré que l'épaisse fourche semblait menaçante pour son entre jambe. Tant qu'il restait en arrière, les épaules reculés, et le bassin en avant, suivant chaque foulée de sa monture, il n'aurait aucun mal. Il avait répugné au début à le monter. Mais maintenant qu'il était sur son dos autant en profiter ? Quelques foulées de trot. Un départ au galop. La difficulté se retrouva être dans ses dernières foulées. L'excitation le prenant, Quobal allongea brutalement son allure. Jetant ses antérieurs aussi loin que cela était possible de le faire. Devon le reprit par les rênes, reculant son dos jusqu'à être quasiment allongé en travers. Cela ne l'arrêta pas. Le poids supplémentaire le fit ruer, et l'asiatique se sentit bousculer.




Devon : « Tu crois que ça marchera ? »




Aussi brutalement que le paint horse l'embarquait, Devon le fit tourner au plus court, changeant de tactique, il enfonça ses jambes à l'arrière de la première sangle.




Devon : « Tu veux galoper ? On va galoper ? »




Mais on n'allait pas galoper n'importe comment. Devon le redressa, pour que l'allure du paint horse soit fluide, mais rapide. Tellement rapide, qu'il lui fallut moins de quelques secondes pour faire un demi tour de la carrière. Quobal continuait à allonger. Ce cheval était né pour courir, les reprises dans une carrière n'allait pas être des plus simples. Devon voulu le faire tourner, sa monture lui répondit en allongeant encore plus sa foulée. Au risque de se briser le nez et de trébucher s'il se plantait. Là c'était le moment d'arrêter le délire.




Devon : « Ohhhhhhhhhhhhhhhhhhh là ! »




Tirant un coup sec dans les rênes, pour le faire réagir. Il céda aussitôt que le paint horse bloqua ses postérieurs sous lui. Au lieu de courir, ou de s'arrêter progressivement, vu les aides avaient été placé pour un sliding stop, il pila net. Ses postérieurs s'enfoncèrent dans le sable, il glissa en patinant des antérieurs pour contrôler la direction, et sous l'élan, fut entraîné sur plusieurs mètres. Quand l'impulsion le quitta, tel un ressort il se remit bien droit. Devon en profita pour reculer les deux jambes à l'arrière, se penchant légèrement en avant en gardant les mains hautes vers lui. Il claqua de la langue à plusieurs reprises en actionnant ses éperons. Quobal baissa la tête, et se recula de plusieurs pas.




Devon : « Good Boy ! »




Il se pencha pour le féliciter et le reprit au petit galop. Cette fois – ci pas d'allongement. Le cheval aurait – il compris la leçon ? Non; c'était sans doute à cause de la fatigue. Et oui, galoper comme un fou, c'est possible, mais pas plus de quelques minutes, et après un arrêt aussi brusque, il ne devait plus être à l'aise. Donc, pour ne pas être totalement dans l'inconfort, il fut plus apte à écouter les aides de son cavalier. Devon en profita pour l'entraîner à quelques mouvements basiques du reining. Roll Back. Sliding Stop. Voir même de temps en temps des changements de pied en l'air et quelques serpentines pour garder le cheval au contact.

La difficulté ce n'était pas vraiment l'exercice en soi. Ce n'était pas non plus de s'occuper d'un cheval. La difficulté résidait surtout dans le fait que l'équitation, surtout de travail résidait dans un travail d'équipe. A deux … Et comment peut – on penser une seule seconde de monter à cheval, si on n'est pas capable de mettre son cœur entre ses mains pour le confier à sa monture ? Devon avait passé son temps sur des chevaux sauvages, ou sur des taureaux fou furieux. Les nombreuses cicatrices le prouveraient. Mais en huit secondes … Ce n'était rien. Entre le rodéo et l'équitation véritable, il y avait une large différence. Il devrait mettre sa fierté et sa peine dans sa poche pour une fois. Puis peut – être. Se découvrait – il un nouvel ami pour combattre la solitude de son cœur ? Après tout … Le cheval. C'est autant un ami qu'un autre.

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