Aujourd'hui j'avais décidé de longer mon cheval du mois afin de pouvoir voir jusqu'ou ce magnifique étalon était capable d'aller. Je l'avais tout d'abord brossé puis équipé avant de me diriger vers une infrastructure adaptée à mon programme. Après avoir chouchouté ce beau Sehos la veille, j'avais très vite appris que monsieur était un capricieux de première classe et qu'il se croyait meilleur que tout le monde. Après avoir vérifié que personne n'en avait besoin ce matin, j'ouvris la porte. Sehos se stoppa net et refusa d'entrer. J'essayai en forçant sur la longe mais il leva la tête et menaça de se cabrer. Refusant de provoquer un accident avec un coup de sabot ou autre, je saisit la chambrière posée à l'entrée et me reculai pour me mettre à 1 mètre sur le côté du grand bai. Et avec l'aide artificielle, j'essayai de le pousser à l'intérieur, ouvrant mes doigts gantés au cas où il ferait un brusque départ au galop, que la longueur de longe puisse suivre sans moi. Effectivement monsieur n'apprécia pas que je contredise sa loi et fit un départ brusque dans le rond de longe dans un grand bon. Dans un magnifique trot léger qui faisait voler le sable en tout finesse, Sehos alla se planter à l'autre bout du rond de longe.

"Eh non tu feras pas ta loi avec moi !"

Je rentrai dans le rond de longe après avoir soigneusement refermé la barrière de bois et me plaçai au milieu. L'étalon ronflant des naseaux était déjà sur la piste. Je repris la longe un peu afin de laisser une longueur normale, la longe dans une main, le reste dans l'autre avec la chambrière dirigée derrière moi je me plaçais face au belliqueux étalon. Je veillais à me positionner de façon à être tourné vers ses hanches, tout cheval bien éduqué sait qu'il doit ainsi avancer et si l'on est trop en avant vers les épaules qu'il doit s'arrêter. Mais Sehos, vexé refusa de bouger.

" Au pas ! Loulou au pas !"

Mais ma voix n'y fit rien. Je répétai donc l'ordre en ramenant légèrement la chambrière avec des appels de langue entre les ordres. Le bel entier se mit au trot, les foulées amples avalant les mètres furieusement. Pour ma part, je gardais une main douce sur la longe, pour ne pas lui faire mal.

"Auuuuuu pas"

Je tournais mon corps plus vers son épaule faisant ma voix douce signe de lenteur. L'étalon rassembla un peu son trot refusant de rester au pas. Je soupirai me mettant carrément vers son encolure. Enfin, il décida de reprendre le pas, dès ses premières foulées je me retourna vers ses hanches pour éviter l'arrêt total et je pus enfin avoir un grand garçon qui marchait sur la piste correctement. Il marchait vite, en soulevant le sable, on voyait qu'il n'était pas content, mais il obéissait, pas vraiment le choix.

" Voilà c'est bien "

Je le félicitait de la voix, car je sentais une certaine tension, signe qu'il se retenait. Je le fit marcher, encore et encore. 1 tour, 2 tours, 3 tours … 5 tours.

"Hooooooo là"

Stop, on s'arrête. Mon corps pivota vers ses épaules en même temps que je demandais vocalement l'arrêt. Sehos se mit a frapper le sol du sabot. Faisant une tension sur la longe, je lui demandais de me rejoindre et sortit un petit bonbon à la carotte sous son nez de gourmand. Avec ce cheval, il fallait sans cesse récompenser pour qu'il garde ses acquis et s'était loin d'être simple. La veille, je lui avait appris à garder les sabots levés quand on les lui curait. Mais j'étais pleinement conscient que tout cela n'était que caprices infondés.

"C'est bien tu fais des efforts "

Je le grattais gentiment derrière les oreilles pendant qu'il finissait tranquillement de mâcher la friandise puis je le fit se placer de l'autre côté pour tourne de l'autre main et je le poussais vers la piste.

" Au pas !"

Je me tournais bien vers ses hanches pour l'inciter à avancer avec de l'impulsion. L'étalon ronfla des naseaux et agita la tête brusquement, mais il se mit tout de même en marche. Je n'allais pas lui demander de se mettre à fond pour le moment, tant qu'il marchait ça m'allait. Cependant il se mit rapidement à ramollir l'allure. Je fis quelques appels de langues donc pour le remotiver, et j'attendis qu'il fasse un tour de rond en marchant activement avant de demander le trot.

" Trot ! Aller ! "

Je le motivais de la voix, d'un appel de langue et au bout de quelques secondes il me donna un beau trot ample et aérien. Je restais un peu béat devant sa belle crinière, ses longs crins noirs de jais volant dans l'air, suivant le rythme de sa cadence régulière. A un tel point que je ne vis presque pas qu'il faisait de trop grandes foulées à la limite du galop. Je me tournais donc légérement vers ses épaules pour calmer son allure et rappelait l'ordre.

" Au trot Sehos au trot "

L'étalon calma donc à contrecœur son allure vive. Je le gardait ainsi sur un tour puis je fis quelques appels de langues pour le laisser trotter à son aise. Il en profita, son allure se fit encore plus légère et je vis ses muscles se détendre, son encolure s'abaissait légèrement. Mais il était temps de changer de main.

"Aaaauuuuu pas "

A nouveau je me tournai vers ses épaules faisant ma voix douce dans un grand 'ôôôô'. L'étalon agita sa tête, peu content mais marcha.

"

Hoooooooo làààà"

Je restai tourné vers ses belles épaules et il s'arrêta. Je fis une tension sur la longe pour l'amener vers moi. Je le caressai bien fort, ne voulant pas l'habituer aux bonbons automatiques, je gardais ceux-ci dans ma poche pour la fin.

" C'est bien mon gars"

Je le remit sur la piste à l'autre main, comme au début, espérant qu'il prendrait plus en considération son appliquation cette fois ci. Cet étalon était bien sûr doué, mais il fallait lui imposer des règles dès le départ si l'on voulait être tranquille et cela, je l'avais compris la veille.

" Au trot !"

Je claquais bien de la langue et me tourna perpendiculairement vers ses hanches. Le grand garçon prit le pas & aussitôt le trot sans se faire prier une seule fois.

" C'est ça, c'est bien "

Je le fis à nouveau trotter, au début je l'obligeai à être dans une bonne allure normale, pas trop rapide et quand je sentais qu'il était bien je fis des appels de langues pour lui signaler qu'il pouvait trotter à son aise. Avec la chaleur de fou qu'il faisait son corps commençait à montrer des tâches brunes foncées de sueur. Je demandais le galop à présent.

"Gaaa-lop !"

Appels de langue, corps tourné vers l'arrière main, Sehos détala dans un galop rapide. Le temps d'un tour, il se lâcha pour de vrai mais je le rappelais à l'ordre.

" non non gaaaaa-loop"

Je me tournais à peine vers ses épaules où l'on voyait ses muscles rouler sous sa peau. L'étalon ralenti un peu.

" Voilà, c'est ça, c'est ça..."

Peu à peu il se fit plus rond, et engageait plus ses postérieurs. Plus il avançait, mieux il était placé et au quatrième tour j'obtins un galop parfait.

" Vooooiiiiilà !"

Contente de lui je fis deux appels de langue et me tournait bien vers les hanches pour l'inciter à aller plus vite pour qu'il se lâche de nouveau. Et le grand en profita galopant plein pot, faisant même un petit saut de mouton. Je le laissait se calmer de lui même, il avait besoin de courir et il aimait ça. Ensuite je demandais de la voix le trot puis le pas. Je le fis marcher un peu car il avait chaud puis je l'amenait au centre du cercle. Je lui flattais bien l'encolure pour le féliciter de son travail avant de le ramener sur le cercle à l'autre main.

" Aller encore un tour & si t'es sage je t'amène après la séance au paddock"

Ce fut juste pour le plaisir de faire du chantage car dans tout les cas je me devais de le mener au paddock. De la voix je mis le loulou au pas puis au trot. Je réussis à le tenir avec beaucoup d'efforts au trot pendant 2 tours puis je lui donna l'ordre de galoper. Il se mit à galoper de nouveau à une allure un peu trop rapide mais cette fois je le laissait faire. Je voulais voir jusqu'ou il était capable d'aller. Après tout il était heureux alors pourquoi le priver de ce bonheur et par la même occasion en profiter? Il me regardait les yeux grands ouverts, oreilles en avant, agitant son encolure par moments. Ses sabots martelaient le sol avec frénésie. Mais il faisait chaud, trop chaud, il était temps d'arrêter monsieur commençait à sérieusement transpirer. Je le remis durement au trot, puis au pas. Je me rapprochait de lui; me dirigeant vers la piste pour le faire marcher à mes côtés. Je caressais fort son encolure.

" T'es un super cheval quand tu veux tête de mule "

Je lui ébouriffait gentiment un bout de crinière sans trop insister histoire de pas faire de nœuds Je lui donnais aussi deux bonbons car il avait été plutôt sage. Je me sentais assez en confiance pour dès le lendemain poser mes fesses dessus et tenter une séance de dressage pour apprendre les commandes. Je le caressais à nouveau.

"Aller à la douche"

Je pris la longe et ouvris la porte du rond de longe pour amener monsieur droit aux écuries. Il fallait absolument que je passe au casier pour récupérer mon nécessaire de toilette douche. J'avais hâte de vérifié s'il avait peur d'un truc ou si monsieur pensait une fois de plus pouvoir se croire supérieur. Ce cheval était génial, au moins, ce mois ci, je n'aurais pas le temps de m'ennuyer !